Tu sais dans ma têtes il y a ton crâne
glacial
Qui hurle mon rire cruel
Il y a un papillon mort-né qui bat de
l'aile
Au grès du vent
Et du souffle
Il y a des espoirs de néant et des
années malsaines
Il y a un scorpion malheureux
De sa carapace et de son dard
Il y a un tas de bonnes choses
Putrescences
Il y a mon rythme et ma folie
Et la lente mélodie de mes aveux
De mes malheurs passés
Que tu as galvanisé
Il y a tant de choses mal digérées
Il y a la vie qui tente l'échappée
Demain reste clôt
Dans le vase présent et dans la vase
du temps
Entassé
Tu sais dans ma tête tonne le temps
Le tempo de ma colère malgré tout
Il y a tout ce que tu m'as fait
Et que je n'ai pas dit
Il y a le portrait au sourire
carnassier
Que tu m'as collé dans l'ombre
Dans le dos
Il y a le poignard ensanglanté qui
n'aurait jamais dû voir le jour
Et jouir
Il y a l'or fait boue pourrissante
Et le bonheur crucifié
Sur le cadavre de mes lèvres et le pal
de mes sourires
Porteras-tu la tombe avec moi
Jusqu'au bout de la nuit et de ses
cadavres enchantés, au fond,
De voir du pays ?
Chanteras-tu pour eux des berceuses
assassines
Comme un conte policier sordide
Sans coupable ni crime
Juste un oiseau de malheur, un noir
corbeau
Qui chante faux pour quelques graines
?
Allez, quoi ! Sors ton
squelette cramoisi des coulisses
Danse avec moi dans le sang et la honte
Si vraiment tu veux cette valse macabre
Si vraiment tu ne vois plus dans le
noir
Que ton sourire meurtrier
Et ta folie hargneuse dans le reflet
De tes miroirs