J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

lundi 20 juillet 2015

Un jeu d'enfant


Miracle sans fin
De la vie qui recommence
Et sous l'ombre de nos soucis
Les sourires ébahis
Des bébés entre deux pleurs

L'homme naissant est un géant
Qui défriche un monde immense
La suite n'est qu'un jeu d'enfant

dimanche 12 juillet 2015

Avant la nuit


-I-
Une dernière note avant la nuit
Un souffle bas
Une respiration
Dans la chaleur de l'insomnie
A bon dos sur mon malheur
Attendre et prendre le bon train
Attendre pour le lendemain
De comprendre ce vieux jeu
Torturé

-II-
Les yeux encore ouverts
Peut être
Déjà l'esprit aléatoire
Laisse couler les mots
Et l'encre de mes rêves
Anxieux demain
De les comprendre
La nuit écrira son poème
Tendrement
Et quand soufflera le soleil
La mémoire n'est pas un carnet
Désenchantement

-III-
Quelques mots en perles et fritures
Saturent les lignes en silence
Et l'absence de commencement
Le sens file au cours de l'eau
Le sens file et je m'égare
D'avoir trop tiré sur la ligne

Sous ma peau


Les mots sous ma peau
Dansent en ronde folle
Ils rongent et rongent et rongent
Bêtes malhabiles
Et nauséabondes
Ils rongent le sang de mes veines
Ils rongent l'espoir qui souffle
Un vent mauvais souffre toujours
Les mots sous ma peau
Mille bêtes
Dix mille pattes
Mille folies sans refrain
C'est la vie perdue qui m'affole

Désossée ma chaire molle
Désossée la danse et le charme
Les mots ont tout rongé
Fourmis insaisissables
Insatiables
Tuant jusqu'au silence
Meublent d'échos
Mes nuits et mes jours

Les mots sont la vie et la mort
Le temps qui passe
Et ne revient plus

La tourmente


Si j'ouvre les yeux
L'inconnu me montre du doigt
Et c'est une marée étrange
Dégradante ignorance
Bombe armée de tout les dangers
Quand j'ouvre les yeux
Le monde me montre du doigt
Et se moque de moi

Il n'y a pas de chemins
Il n'y a pas de barrières
Il n'y a que la tourmente
Et des mystère étouffants
Il n'y a que mon cri
Moi perdu

Depuis que j'ai ouvert les yeux

Où sont mes rêves


Où sont mes rêves ?
Quel monstre sans nom
A obscurci le soleil
Et dévoré mes étoiles ?
Vent dans le vague
L'âme esseulé vagabonde
Entre néant et quelques tourments
Tournent les illusions
Je suis une coque rutilante
Qui sonne creux
Où sont mes rêves ?

Demain est un lambeau d'horizon
Dépourvu de boussole

Le monde sévit


Autour de moi le monde se meurt
Le monde sévit
Et je ne vois que des lettres de sang
Où sont les fleurs
Où sont les astres
Autour de moi le monde sévit
Quand dans mon cœur
Tonne le mauvais sang

Trois astuces


Trois astuces pour demain
Sourie
Respire
Et ferme les yeux
Sous les paupière
L'obscurité est salutaire
Trois astuces et des chansons
Champignons gris
Et cheveux blancs
Ne font pas le temps
Ne font pas le temps
Craque glisse plante
Plainte déroulée
Le vide dégoise
En vain en vain en vain
Respire
et sourie
Rempli le vide
Demain t’appartient
Demain t’appartient

Ennui


Pas à pas les secondes
Sont lentes
Et les minutes éternelles
Douce mélodie de l'attente

Aiguilles obsessionnelles
En rond en rond en rond
Toujours le même sens
L'horloge implacable ne connaît qu'un seul rythme
Sans la moindre mélodie

Seul et vide
Laissé à lui même
Le temps est un désert
Où l'homme vide meurt de soif
Un verre à la main

le mauvais talent


On m'a donné la fortune
Mais je ne sais pas compter
On m'a donné la sagesse
Mais je ne sais pas parler
On m'a donné la force
Mais je ne sais pas me lever

Je suis le mauvais talent
La graine rare
Que nul n'a planté
Et qui se lamente sans bouger
Au fond d'un panier percé

La prison de coussins


La prison de coussins
Est une prison ouverte
Où l'on dort bien
Entourés d'échos réconfortants

-étouffant d'amour-

On y sue tranquillement
Noyé dans une langueur douceâtre
On s'y prélasse calmement
A l'abri des vents mauvais

-ceux qui, là, 
dehors,
soufflent vigoureusement-

Et à la fin du jour
On y est toujours nu
Œil torve et bave aux lèvres
Cherchant à oublier
L'odeur rance de ses échecs
Et la lourdeur de ses jambes

Le roi noir


Je suis le roi d'un monde noir
Tapis de boue gluant
Lustre monstre et torpeur maladive
Je suis le sang bleu qui a trop vieillit
Veines putrides et souffle moisi
Goutte à goutte la peine et le mépris
Forment une bave rance à mes lèvres
Mes cheveux sont faits de poussière filasse
Où règnent les cafards
Derrière des lunettes orgueilleuses
Aux montures écaillées
Trônent deux abîmes malsains
Brillants de rage

Je suis le roi noir sur son trône gris
Et mon royaume de médiocrité
Ne produit que des pains âcres
Et des hordes de charançons
Les chants criards heurtent les voix douces
S'enfoncent en pieux brûlant
Dans les oreilles coupables

Il n'y a pas d'espoir
Il n'y a que la honte
Comme un vent violent sur des collines flasques
Des pins chétifs et miséreux
Achèvent ces paysages tristes
Et si l'on croise quelque cours d'eau
On y contemple des poissons crevés
Boudés par des canards galeux
- rien ne vit dans les eaux troubles des lacs amorphes-

Que chacun regarde ailleurs !
Voyageur passe ton chemin
C'est mon charnier c'est mon malheur
Je te jetterai des molosses aigris
Si tu tend la main charitable
Si brille la pitié au coin d'une larme
Baisse l’œil – et le bon
Je suis un roi indigne et vaniteux
Et tu ne me feras pas porter
Le poids écrasants de mes faiblesses

La mort doute


C'est un chant d'ivresse et de rancunes
Sur un désert de cendres
Et la colère enfin grave dans le bois
Les racines du mal
Au cœur du doute vient la mort
Grinçante, armée de barbillons
C'est une lâcheté rampante
Ignorante de ce qu'elle précède elle
Retarde encore l'instant fatal
Et de souffrance en désespoir
Creuse le puits obscur et amer

Quand les larmes décanteront
Récolte le sel de la vie dans ta main
Puise l'eau de la vie dans ton sceau
Au fond du doute peut être
Un instant de vérité
Enfin
Et le souffle fragile de l'espoir
« On doit pouvoir tomber vers le haut »
Ximena Esclante

Geste G


Dans les couloirs de l’histoire
Nos folies s’entrechoquent
Elles déchirent nos poitrines
De haines sans noms
Et rient à gorges déployées
Au son des tambours

Que de noms
Que d’orgueils
Que de passions trop cachées

Au nom des autres
De nos prochains
Nos voisins sont tour à tour
Amis ou ennemis
Et notre cœur noir d’amertume
Et nos angoisses solitaires
Attisent le brasier
Des gestes guerrières
Le crime leur profite
Instinct mortifère plongeant
Dans la chaire de notre prochain

Philosophie poétique


Là-bas
Tout là-bas
La raison en ligne de fuite

Et entre chaque pas
Funambules
La perche équilibre les doutes
Et les passions
Pour ignorer le gouffre de la folie

Traversée en solitaire
Juste à portée de voix
Traversée je crois
Je crois je crois je crois
De la poussière à l'aube
Sans vraiment se retourner

Le temps déroule son fil
Pour que nous y dansions

Merle menteur


Je suis un merle menteur
Qui veut croire à son chant
Je mange des graines véritables
Et siffle un vent sauvage

Je n'utilise pas de mots
Et vous sert cette eau trouble
Pour y noyer vos rêves
Et sculpter vos vérités

Je suis le vent malin
Qui s'espère prophétique
Je suis le vent du matin
Qui refuse d'indiquer un chemin

Je ne suis qu'un rêve échoué
Que j'espère partager
Pour ne pas finir seul sur ma branche
Pour ne pas finir emporté par le vent

Les doutes


Les doutes sont des harpies cruelles
Au lourd parfum de vérité
Ils volent en rondes folles
Et cachent le plus drôle
Au fond de la caverne
Au delà des cascades
Un monde noir et secret
Étouffe des eaux cristallines
Et la vie se fait tourbe
Et tourments
Les doutes ont brisé les lampes
Caché la sortie
Les doutes sont trop bruyants
Et gâchent mon temps

Délire


Avez-vous vu les ailes des feu dans mon dos
La couronne de diamants sur mon front
Et toutes les forges de l'enfer
Brûlent dans mon sein
Mon souffle divin perdu dans les regards vides
La vie bat parfois dans mes veines
Comme des tambours ultimes
Le rythme exaltant de quelques délires narcissiques
Comme un surplus de sens et une joie funeste
Une jouissance profonde remplissant l’anodin
Continuant le sillon imaginaire
Creusé par quelque fiction exaltante
Ou la transe musicale

Ma vie est une scène intérieure
Un théâtre d'ombres grandiloquentes
Plein de rêves sans lendemains
Satisfaits de l'instant surréel
Je chevauche la nuée fantasmatique
Pour approcher Dieu
Et apprécier mes pas de mortel

Je suis un vieux sage sans rides
Souriant au pied d'un arbre immense
Et un jeune démon sans haine ni remord
Heureux pour deux et pour le monde
Je suis l'eau qui dort et l'incendie hurlant
Modestement vantard
Toujours
Toujours
Le sourire aux lèvres

Le journal des mauvais jours


-I-
Je veux ouvrir la porte noire
Et libérer 'agonie quotidienne
M'arracher le cœur putride
Et l'exposer sur la place publique
Petit Xavier s'en va-t-en guerre
Petit Xavier dans sa cage sombre
Veut se battre avec lui-même
Bec et ongles
Je ne convoquerai pas ma joie
Car mes ténèbres sont pleines de sourires
Ces petites lèvres vampires
Qui ne disent pas leur lâcheté
Elles cachent une cellule sombre
Un caveau profond et triste
Où les racines ne poussent plus
Seule la mort ici plante sa graine
La mort est un bonhomme d'ombres
Une plainte vivante, une peur qui marche
Un tas de guenilles rampantes
Attaché par quatre chaînes
Doute, lâcheté, ironie et abandon
La mort au cœur putride
Je vais lui tordre le cou
Et me foutre de sa gueule
De travers
Pas de torches pas de sourires par de chansons
Je suis la mort dans l'âme
A en perdre la raison

-II-
Je chante une chanson atroce et siffle des airs joyeux
Comme le vent changeant
D'humeur trop inégale
Je suis l'envers et le décors
En plein bras de fer
Comme un chien, après sa queue
Prêt à me déchirer
Tout les jours pas à pas
Je m'écartèle sûrement
Je suis l'homme contraire
Qui pourtant voudrait se plaire
Mais la nuit comme le jour
N'apporte que de nouveaux tourments
A mon propre chevalet

-III-
Je suis à moi-même
Une marre sombre et glauque
Un dédale obscure
De milles doutes
Pas de boussoles
Pas de cartes
Seul l'écho des cris
Que je ne pousse même pas
Les yeux clos car
Je ne saurai voir même le néant
Je me suis
Perdu
Perdu sans tomber juste immobile
La stase maladroite
D'un fou qui se croit pendu
Et oublie le verbe savoir
Si je ne sais que suis-je
Une marre glauque
Et l'eau qui dort

-IV-
Mes mots sont un troupeau triste
Une horde incertaine
Qui butte sur mes doutes
Et ne contrôle plus mes angoisses
Mes mots cognent et s'entrechoquent
Prisonniers de mes yeux clos
Ma bouche muette
Et mes bras ballant
C'est une armée sans général
Ni guerre ni paix
Ni démobilisation
C'est mille merveilles inutiles
Qui ne peuvent même pas
Reposer dans une tête trop pleine

-V-
Au fond du trou
Je suis un homme mort
Mon sang même est immobile
Et mon souffle ne fait que creuser
Plus profond
Je soulève des pelletés
De doutes et de regrets
Empuantis de honte
Je me recouvre de cette boue malsaine
Les yeux vides
Le cœur creux

-VI-
Je me compose un cadavre de mots
Une charogne de désespoirs
Dont vous serez
J'espère
Les mouches avides
et les vers affamés
Gorgez vous de ce sang épais
Et de mes chaires molles
Avant la raideur cadavérique
(Je suis déjà froid)
C'est un festin funèbre
C'est mon héritage
Voici
Voilà
Ce que je ne fus pas
Tout le reste n'est que vent
Quand ton cœur ne chante pas
Tout le reste n'est que tourment
Quand ton cœur
Ne chante pas

-VII-
Dans le vide
Dans la plaine grise
L'amertume est un festin
Sur la tombe de mes désirs
Je compose ces bouquets de lettres mortes
Je ne suis rien
Je ne veux plus
Mensonge encore
Je suis là
Je n'en peux plus
Pointe la vérité
Je ne sais plus
Je suis perdu
Elle reste au fond de son trou
Mais je peux
Je peux encore tresser
Ces poèmes torturés
Pour faire sortir
Cette boue de mes veines
Et souffler sur mon ennui
C'est pour moi lecteur
Que je compose ces soucis
C'est pour moi que tu soupires
J'espère que toi aussi tu l'aimes
L'amertume de l'amande amère

-VIII-
Le monde gris
Me laisse un goût de cendres
Seules restent les fraises
Et l'amande amère
Le rouge du sang
Et le jaune purulent
Une joie chagrine
Et des larmes dégoûtées

-IX-
Je pense en vers libres
Et en métaphores douteuses
Je pense en roue libre
Quand ma raison bat de l'aile
Lâchez les mots  !
Enragés ils tournent dans ma tête
Sans plus rien qui les dirige
Trop de logiques indécises
S'affrontent dans le noir
Et la foule en délire
Hurle dans l'arène
Par ici  !
Par là  !
Comme ci  !
Comme ça  !
Voilà pourquoi  !
Et les mots volent et déchirent
La moindre étincelle
La moindre envie naissante
A la chaire si tendre
Et je les contemple
Le pouce baissé

-X-
Je suis l'écorché
Qui jamais n'eut de peau
Je suis un et personne
Je ne suis même pas
Une goutte dans l'océan
Qui peut me dire
Où commencent les battement de mon cœur
Et quel reflet dans la glace
M'appartient
Mes chaussures pataugent
Et mes chemises sont étroites
Mon nom, lui, sonne creux

-XI-
Je ressent bien la douleur
La douleur est une petite crevure
Bien à moi
Petite douleur, vieux chevalet
Livre moi donc tes secrets
Que je te laisse derrière moi
Car dans le brouillard informe
Je cherche un arbre puissant
Une caverne maudite
Et des lendemains qui chantent

-XII-
Le jour m'est tombé dedans
Comme un oiseau repu
Libre et joyeux
Le jour et quatre soleils
En si peu de temps
Est il si dur d'être heureux
Au jour le jour enfin
A travers champs
Je danse sous le ciel bleu

J'attends le chemin


Jusqu'au bout du jour j'attends le chemin
Pour enfin lever le pied
Le poser serein
Et la poussière tombe drue
Sur mes épaules engourdies
Tout les jours un nouveau pas
Piétine le seuil de mon chemin
Je vois au loin
Des promesses ardentes
Et chante à la ronde
Pour attirer vos destins
Auprès de moi
Si le décors a changé
N'ai-je alors pas avancé  ?

Ignare


Quand je pense à tout ce qu'il y a à savoir
Tout ce que les heures ne m'apprennent pas

Ignare
Sonne le glas de mon histoire

Mes chances de pardon coulent avec les jours
Que je passe les yeux dans la sauce
La merde drôle qui agite les neurones
Sans rien laisser qu'un dépôt insipide
Une poussière d'âne sur l'âme avachie

C'est comme cracher sur un trésor
Rire au nez du sublime triomphe
Hébété faire la planche les bras en croix
Planer ici bas à jouer avec des nuages
Sculptés à la chaîne par des bateleurs avides

Décadence molle et confortable
Abrutie de lâcheté résignée
Le sourire aux lèvres
Le nœud aux tripes
L'anesthésie générale

Déclaration


Je trouverai ta beauté
Sous le plomb de tes doutes
Et l'arracherai joyeusement
A la cruauté de tes miroirs
Je serai ton reflet menteur
La réponse à toutes tes questions
Je serai l'eau de ta soif
Et la fin de tes nuits

Viens donc au creux de mes bras
Alimenter l'incendie
Et faire rougir le soleil
Viens donc entretenir la flamme
Au bois des nos tourments solitaires

Sors de l'ombre et vois
L'aurore sous nos pieds
L'aube gravée dans la pierre
Au bout du chemin
Il ne manque que nos lèvres enlacées
Et nos regards perdus dans l'instant présent
Oh  ! L'ultime cadeau toujours offert

samedi 11 juillet 2015

Quatre inconnus


Quatre inconnus sur une plage
Incrédules face à l'eau
Regardent les galets dans leurs mains
Et l'onde ridée
Sous le chœur criard
Des mouettes bienheureuses
Ils soupirent de leur joie facile

Quatre inconnus bavardent en riant
Sans se soucier de leurs caves creuses
Où raisonnent des cris perçants

Coincé


Comme un cœur dans la tourmente
Je passe des décrets inutiles
Que personne ne fera appliquer
Et c'est la guerre et c'est la révolte
La colère qui gronde et qui émousse
Et c'est la peine et la misère
La tristesse noyée de honte
Que valsent aux creux de mes reins
Tempête plate et larvée
Cri assassin qui se tait
Coincé Coincé Coincé
Comme un chaton dans le sac
Pour l’abattoir

Dehors s'en va


Le silence chante à mes plumes fatiguées
Et mes oreilles pleurent à mes songes laminés
Le ciel est gris
Les rameaux flétris
Les feuilles ont déserté les matins
Sombrent lentement dans la paresse
L'hiver vient dehors s'en va
Au près d'un long feu de bois
Je passerai la saison

L'oreiller


Mon oreiller est une marre de sang
Une plainte putride à ma face aveuglée
L’aveu des pêchés où je me sens plongé
Noyé tout en douceur
C'est une crainte sans nom
Un malaise imperméable
Et les heures défilent lentement
Sans jamais rougir sous la lune
Et pourtant le sang coule
Sous mes heures bienheureuses
Et le calme sous mes couettes
Porte le calvaire de pauvres gans

Ah donnez moi un lit de paille sec
Un champ vert et accueillant
Simple sans soucis
Sous le rêve d'une nuit d'été
Et les étoiles sans dangers

La chute


Plus dure sera la chute

Quand les géants tombent
Ils ont l'air bête
Un œil bleu
Couronné d'un ciel surpris
Et des corneilles courroucées
Leur gavent la tête

Collier de mots d'oiseaux
Pour jurer de leurs maux
Les géants malheureux
-à terre-
Regardent vers les cieux

Iras-tu

J'aime
Iras-tu
    Jusqu'à demain
Sans faute le temps
Et les coquelicots
Soir d'été
Moite moite moite
Les vieilles formes abandonnées
    Respiration

J'aime
Iras-tu
    Jusqu'au printemps
Pardonner pour voir pousser
Les nouveaux plants
Mauvais grains
Et bonne ivresse
De temps en temps
    Souffler un peu

J'aime
Iras-tu
    Trouver le temps
Les mots toujours là
Égrainent l'espoir
Soir d'été
Laisser aller
    A l'abandon
Les vieilles vanités