J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

dimanche 31 août 2014

Faut-il séduire ?

Faut-il séduire  ?
Dois-je hurler des mensonges
Comme un goret gras, fier et luisant  ?
Faut-il que je me couse
Le visage du Prince Charmant
A vif sur ma face de crapaud  ?
Faut-il que chaque mot m'écorche le palais
Et soit autant de piques ardentes
Pour dompter ton ego  ?
Faut-il que notre discussion
Transperce ton cœur gladiateur
Tandis que nos habitudes crasses
Hurlent à la mort  ?

Non.

J'irai jusqu'en enfer chercher Don Juan
Et je lui arracherai le cœur
Pour l'offrir à la pourriture de l'oubli
Que chacun et chacune ne se souviennent que
De la charogne du séducteur
L'hypocrisie de la perfection
Je veux admirer et non plus mater
Je veux aimer le modèle et non le portrait
Accorder cœurs et corps
Pour une nuit ou pour une vie

Marchand de malheur

Je serai marchand de malheur
Je prostituerai mes larmes
Sur le lit de nos angoisses
Pour crier tout haut
Ce que nous souffrons si bas
Je vous prêterai mon amertume
Pour frémir d'un plaisir cruel
Tristement sympathique
Qui relève le parfum des jours heureux

Je cultiverai des blés noirs
De soucis stressés en navettes torturées
De quoi faire le pain quotidien
De nos mélancolies timides
Je brûlerai les planches de la cité
En déclamant à mots nouveaux
Nos misères sans fins ni devenirs
Je ferai éclater l'orage de nos angoisses
Dans une pluie de paroles hystériques
Sous laquelle nous danserons notre folie
Comme une foule défoulée d'avouer
Le tabou étouffé sous trop de sourires forcés

Le chemin des mots

J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

Planter

Je planterai un arbre
Dans les cendres de nos erreurs
Dans le vent de notre passé
Dans la plaine de tout les doutes
Je l'arroserai de rêves oubliés
De combats désespérés
Et de courage insensé
Je veillerai sur lui comme un possédé
Chasserai en pleurant de pitié
Les troupeaux venus le brouter
Et quand enfin viendront les loups
Quand ils me verront à bout
Je n'aurai plus qu'à l'escalader

J'y cueillerai des fruits démodés
Des chants crevant d'amitié
Des joies nouvelles à célébrer
Des promesses oubliées
Je n'aurai plus qu'à les jeter
Dans leurs gueules affamées
Jusqu'à voir leurs entrailles gronder
Et la plaine libérée