J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

dimanche 8 novembre 2015

Les sphinx de poussière

Deux sphinxs poussiéreux
Hornent les murs de ma mémoire
Ce sont des mystères bienveillants
Porteurs d'un temps que je ne connais pas
Immenses et fragiles créatures
Racines génitrices de mon existence

J'aime leur calme qui confine à l'ennui
Et leur regard me dérange gentiment
Dans leur ombre toujours tranquille
Je peux me reposer
Au-delà du jugement

Un jour prochain
Le vent les dispersera
Et je crains le vide de leur repos
L'écho de leur caveau
Comme un arbre qui commence à tomber

Un bon sauvage

Je veux être un bon sauvage
Et crever des jours entiers
Comme des bulles de savon
A vivre d'ailes et filer le temps
Surtout, surtout, marcher lentement

Je veux qu'un fleuve plaisant
Me chatouille la plante des pieds
Et que mon ennemi redoutable
Soit une bande de mouches curieuses
De mes rêves éveillés

Je veux que l'ombre de mes arbres
Murmure le nom de mes amis
Quand ils approchent les yeux pleins
Pour partager un bon vieux temps
Et souper de quelque amusement

Je veux enfin sentir sur moi
Familière, l'odeur de nos désirs
Quand nous dansons jusqu'au lendemain
Une transe pleine de promesses inouïes
D'un temps rempli de soupirs

Alors mes mots seront oiseaux
Joies futiles et sagesse pleine
Comme les meubles d'une maison
Ornant le silence de ses murs
Mots heureux de m'avoir trouvé