J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

vendredi 29 mai 2015

Il y avait un homme

Il y avait un homme
Dans un trône fait d'épaves
Roi d'un monde gris
Au bord d'un rêve oublié

Il y avait un homme
Nonchalamment étendu
Face à la mer en folie il rêve
Des ordres pour les mouettes

Il y avait un homme
Il n'y a plus que le sable
Et les vagues sans cesse
Le poussent vers l'oubli

mercredi 27 mai 2015

La sirène

Perdue dans ses masques
Une marionnette tirant sur ses fils
Araignée malgré elle
-peut être-
Accordant sa voix
Pour calmer ses craintes
Refouler ses crimes
Dans nos bras crédules
Trop avides de chasser le silence
Autour de nos cœurs

Trop chanté
Trop dansé
Trop parfumée

La poudre aux yeux
M'irrite les narines
Et étouffe la confiance
Elle finira seule
Sur sa scène aveugle
Et froide
Elle finira dans l'écho
De son chant de naufrageuse
La sirène qui cache ses ergots
Sous des plumes chatoyantes
Fichées dans nos cœurs

mardi 26 mai 2015

Les colères intestines

A la fin du jour
Même les rois remplissent
Leurs désirs de rêves enfantins
Et tout nos sublimes délires
De la crainte délicieuse
A l'inavouable joie
Ne sont que paillettes et mensonges
Fuite en dehors de nous
Fuites des colères intestines

Seuls et uniques
Dans un univers vide
Nous dansons ensembles
Pour faire échos aux étoiles
Silencieuses

vendredi 22 mai 2015

Contemplation

Moi
Devant la vie le temps passe
Et vos cordes et vos corps
Les voix dans la nuit tout ça je m'en fous
Le temps donne et l'infini me reste sur l'estomac
Moi devant tout ça je veux rire et ne trouve rien à dire

Tout est déjà hors de portée

Moi je ne veux rien faire juste regarder là et respirer le temps
Voir le temps qui passe et courir un brin en respirant un bout de printemps
Ne rien faire juste au pied de l'arbre sourire et croiser les regards
Ah oui serein être dans le temps d'un rayon de soleil
Avant de fermer des yeux
Bienheureux

mercredi 20 mai 2015

Le puits

Je creuse un puits sans fond
A la recherche d'un or perdu
Et je plonge mes mains rougies
Dans la tourbe du passé
Eau trouble et nauséabonde

C'est la source de mes ancêtres
Et la pourriture de mes secrets
C'est le temps que je n'ai pas vu passer
Et les rêves que j'ai voulu noyer

Brique après brique le trou
Toujours plus profond
Et l'or au bout du tunnel
Est une illusion vacillante

Où est la lumière
Où est la sortie
Je cherche un foyer
Au creux de mon âme

mardi 19 mai 2015

Les statues tristes

Les statues tristes contemplent leur nombril
Et leur rire de marbre
Cache des sourires édentés

On les croise souvent aux coins de nos vies
On s'attache à leur côté
On y revient souvent
Leur coin de rue est bien ensoleillé
Leur pose confortable étudiée

Combien de pas pour rire avec les statues
Combien de soupirs en partageant l'aurore
Combien de bagues passées à leurs doigts

Les statues de marbre de bougent pas
Elles cachent leur nombrils tristes
Sous leur prison de pierre
Leur force maladive est une solitude centrifuge

Qui n'a jamais voulu effacer l'inaltérable
Ce sourire nerveux dans la pierre
Mais la tempête est futile
On s'y casserait les mains
Et burins et marteaux
N'en feraient que gravats

Alors au revoir la statue
Je reviendrai pour voir
J'attendrai pour croire
Je croiserai un soir
Trois timides pas de danse
Et le murmure de tes lèvres

jeudi 14 mai 2015

Le prince

Le prince bien aimé
Le prince n'a plus de sujets
Il tombe il sombre et hurle
Qui va l'aimer
Qui va l'aimer

Le prince fou a brisé ses miroirs
Et ne sait plus se voir
Il chante il pense et pleure
Qui peut l'aimer
Qui peut l'aimer

Le prince contemple sa couronne de néant
Dans le temple trône son séant
Il vaque se pause et repose
Comment s'aimer
Comment s'aimer

Le prince est bien mal aimé
Mais il cherche à se retrouver
Il tâte se rate et retente
S'aimer soi-même
S'aimer soi-même

Le prince un jour on le verra chanter
De tout son cœur en chantier
Il respire et soupire sans rougir
De s'aimer un peu
De s'aimer un peu

mardi 12 mai 2015

Les sales secrets

Pour qui sont ces secrets
Qui sifflent sous nos têtes  ?
Ces noirs serpents de doutes
Ces liens cachés qui ne lâchent rien
Ils sont pour nous
Oh oui  ! Pour nous seuls
Tourment sous le seuil
De la raison
Ils sont pour nous
Comme autant de couronnes noires
Faites de nœuds coulants
Saletés de nœuds vivants

Etranglez-moi ces parures infâmes
Tranchez les dans le vif du sujet
Crachez ces hontes à moitié bues
Et laissez le silence régner

Et soyez le silence installé
Tête nue

lundi 11 mai 2015

Pause

Laissez moi être le soleil
Laissez moi tout à mes joies
A danser dans les nuages
A rêver jusqu'aux étoiles

Dormez tous et taisez vous
Plus de plaintes à mes oreilles
Ni de griffes dans mon cœur
J'oublie la corde à mon cou

Je rêve d'un trône solitaires
Dans un palais abandonné
Un désert aux milles oasis
Baignant le soleil indolent
Les pieds en éventail

Et le monde sans mots
Et les maux sans relais
Seul dans ma bulle
Avant de replonger dans la tempête
De retourner au temps
J'inspire un grand bol de silence

vendredi 8 mai 2015

Les squelettes de Villon

Les squelettes de Villon dansent dans le placard
Ils toquent gentiment à la porte
Pour ne pas manquer les frasques d'ici bas
- affreux goguenards sarcastiques-
Quel monstre serai-je de les en priver

Alors dansons comme des chèvres
En toute franche compagnie
La vie est un banquet funeste et joyeux
Où tout les convives ont un bon mot
Pour l'oreille du voisin

Ris et manges dans juger
Les squelettes de Villon et leur bréviaire
Blasphèment joyeusement
Dans les placards de nos images

mercredi 6 mai 2015

J'aimerai voler

La vie est une suite d'erreurs
Tissées de menus mensonges
Où nous trouvons quelques sourires
Avant de tirer notre révérence
C'est un petit miracle fragile
Que n’épargnent pas les cauchemars
Oh
Comme
J'aimerai
Voler
Et revenir sur terre
Le pied léger
Et les doutes en moins