J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

vendredi 30 octobre 2015

Le trou

Les mots couvrent
Les mots cachent
Les mots
Sont de mauvaises farces
Blabla trop présent
Qui délaye l'expérience

J'ai voulu me promener
Au bord de l'abîme
Essayé de creuser une tombe
Sans conviction
Toujours des mots entre mes yeux et le sol
Toujours des lettres folles
Bourdonnent à mes oreilles
Des mots trop courts
Pour un monde si vaste
Des tricheries rampantes vois-tu
Un mauvaise blague
B-A-ba un pied en dehors
Et déjà la nature l'expérience
Nous est étrangère
Le pied sectionné rigole nerveusement
Ça le chatouille
Et moi dehors au bord du trou
Est-ce une tombe
Gouffre réponse sortie
La vie par là s'enfuie
L'inconnu noir m'aveugle
Et je chante comme un sourd
Pour noyer mon chagrin
Dis-je
Des mots, riens que des mots
Nerveux
Des tas de lettres sur mon angoisse
Sont mon angoisse

Et quand je lève les yeux vers la lumière
Une beauté de passage et toutes ses couleurs
Mon cœur se serre sur des mots
Qu'il ne connaît pas
Je sens alors je touche
Avec des pouces gros comme le monde
Un univers digital et premier
Un aperçu minuscule de l'infini
Là à portée d'atome
Et déjà le cri désespéré
Creusé de honte
De mes neurones prétentieux

Ah les mots sont vides
Et de bien vaines parures
Comme des feuilles voulant dessiner l'arbre
Avec toutes leurs sœurs

Au pied de l'arbre il y a un trou
Et je danse autour
Il y a un trou il y a un trou il y a un trou
Il n'est ni noir ni présent
C'est une tâche aveugle
Qui fait fuir même les mots
Et moi et mes ailes lettrées
Mes béquilles de palabres
Au bord de ce trou
Je me sens con
Pour ne pas hurler de peur
Ou voler en éclat
Une lettre après l'autre

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