J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

jeudi 19 mai 2016

Les clowns graves


Je vois des clowns graves
Des hommes tristes en uniformes
Sombres mines et beaux costumes
Pas même les bouffons
De leur propre face
Ils s'imaginent une tragédie
Ils se vivent maîtres de leurs fils
Et tirent sur ceux des autres
Et tirent sur les autres

Ils chantent des chansons amères
Des morceaux gâtés
D'attendre l'accord du voisin
Des mots qui les meuvent
Et veulent mouvoir l'autre
Des mots qui s'émeuvent
D'être le soupir fantôme
D'une tragédie imaginaire
Et non la rime vraie
La rime joyeuse
De nos rêves matinaux
De nos rêves quotidiens
De nos rêves demain

Des clowns graves
Ignorent la piste de danse
Et marche au pa
Mettent le pied dans le plat
Sans blague et sans histoire
Le temps passe et nul n'applaudit
Des hommes graves acquiescent en silence
Spectateurs qui s'ignorent
Leurs soupirs sont un requiem
Et leur mémoire s'arrête au seuil de la nuit
S'arrête au seuil des corbeaux
Et des chauves souris

Mais qui donc taille ces costumes
Ces prisons charnelles
Trop crues trop vraies
Ces prisons identitaires
Leurres sentimentaux
Qui mettent le dedans à l'envers
Et le dehors en travers
De nos gorges déployées
De nos rires souverains
Bouffons heureux
Les poches vides de cailloux
Les regards plein de nous
Et la vie en partage


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