J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

mardi 8 mars 2016

La tondeuse


Comme il est bienveillant
Le regard de l'homme à la tondeuse
Il sourit et attend, patient :
Derrière lui serait la seule porte.
Et dans mes yeux suppliants
Dans mes tripes soulevées
Et mes poings en colère
Je m'amuse de trouver
L'éclat brûlant de ma naïveté
Et le poids écrasant
De mes illusions

Je ne bouge pas
Tout juste si je respire
Je fais le mort
Entre le cadavre imaginaire
De mes cheveux
-ils repousseront pourtant-
Et la joie fantasmée
D'avoir supporté l'épreuve
-et après, quoi ? -

Derrière le regard bienveillant
La patience même vous dis-je
La certitude du bon droit
J'aperçois des drapeaux et des chants
Et des sourires crispés
- ne t'en fais pas, il y a aussi du temps libre -
Dit-il
Quand à moi je ne bouge pas
Et je me demande
Demande demande demande
Y-a-t-il un mieux ?
Y-a-t-il un ailleurs ?
Mangerai-je encore
A la table commune ?

Et à défaut d'un oracle
Je fais le mort
Et le temps passe

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