Il faut que je le confesse
Je ne sais comment vivre
Je ne sais comment aligner deux mots
conscients qui ne sonnent pas faux
Je ne sais
Je me réfugie dans le creux
confortable de mon esprit malade
Je me vautre dans le chant des sirènes
Pas même assez courageux pour me
laisser aller au cynisme décadent
Si j'ouvre les yeux je ferme mon esprit
pour ne pas comprendre
Le regard noir chargé de pourriture
que le pavé même
Et son frère le bitume maltraité
Me jette à la gueule, me hurle aux
tympans morts de doutes
Et de honte
Dans mon cœur rien ne pousse
Ni l'espoir
Ni la colère
Ni le vice
Ni l'harmonie
Tout est repoussé loin, au loin
Par des masques factices
Des fredaines légères tout juste
assez nombreuses
Pour me noyer dedans
Corps et âmes
Je ne parle même pas de mes
contemporains
Ces ombres sur vos épaules
Ces marionnettes saignantes qui
prétendent rire
Avec moi
Ha ! Seriez-vous fous ?
Furieux, rigolard, stupides et ignorants ?
Naïfs je ne le crois pas, je ne sais
Que ne savons-nous pas
Quel fruit n'avons-nous pas mangé
Qu'il nous faille soupirer et tuer dans
le même souffle
La même assiette
A l'ombre de nos terrasses
Au cœur de nos festins ?
Je suis un rêve perdu et inutile
Un veau bêlant aux yeux de sang
Aux oreilles bouchées
Et au nez brûlé d'encens
Je suis un chant mourant sur des lèvres
exsangue
Bientôt une machine sans nom
Dans une foule sans fin
Une erreur de plus dans l'océan
Un cri dans le vide
Hurlement trompeur aux apparences de
son
Qui n'apporte rien au silence
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